
Bertrand BADRÉ, aujourd’hui pour demain
Ancien Directeur financier de grands établissements bancaires (dont la Banque mondiale), ex-conseiller pour Afrique du président Chirac, fondateur et directeur général du fonds d’investissement responsable « Blue Like An Orange »
La finance utile, il ne suffit pas de la proclamer, il faut la faire et prouver qu’on la fait.
Sa définition de la « finance utile » :
C’est la finance qui sert d’outil, et qui obéit à ce que l’on souhaite que l’outil fasse. La finance est neutre à la base, mais elle devient «verte ou utile » si on la rend utile…
Des exemples d’initiatives ou d’actions concrètes intégrant la notion et l’état d’esprit de « finance utile » :
Tout ce qui se développe autour de l’impact, qui assigne cette fonction d’actualité à la finance, les outils, pour aider au développement durable, au changement climatique, etc.
De l’intérêt de la « finance utile » aujourd’hui…
C’est certain qu’elle est indispensable ! On a pris collectivement, en 2015, toute une série d’engagements (sur le financement du développement, l’atteinte des objectifs du développement durable, et sur la lutte contre le changement climatique). Mais nous n’avons pas pris conscience à ce moment-là de tout ce que cela nécessitait financièrement…
Quid de l’obligation d’intégrer l’utile, l’essentiel, le sens au cœur des investissements ?
Il y a à la fois une prise de conscience des peuples et des pays que leurs engagements vis-à-vis de la planète et du développement durable doivent être tenus. Le message d’espoir, c’est que nous avons tous les éléments du puzzle à notre disposition.
Nous n’avons jamais eu autant de ressources financières et de possibilités de développements technologiques conséquents. Nous avons une belle opportunité, à nous de la saisir.
Son message d’espoir pour le futur en matière d’utilité et de finance :
Il faut que nous reprenions le contrôle de l’outil financier et de l’outil technologique.
On voit le potentiel que cela nous donnerait pour restaurer la confiance.
Financièrement parlant, le monde irait sans doute mieux si…
On ajustait le logiciel « friedmanien » (de M. Friedman) : passer d’un monde où le profit est une fin en soi à un monde où le profit ne serait qu’un moyen en vue d’une fin où le profit se justifie par son utilité.
Il est urgent que le secteur de la finance intègre qu’il faut…
Considérer la finance comme un outil et seulement un outil.
Aujourd’hui, aucun investisseur sérieux ne peut occulter que…
Son investissement a un impact positif ou négatif sur la planète et ses habitants. À lui d’en prendre la mesure.
Notre chance, dans le contexte si particulier d’aujourd’hui, c’est que…
Nous avons tout à notre disposition : les institutions, l’argent, la technologie, et je l’espère… Notre bonne volonté.